Roman
Moins connu et donc moins populaire que son proche cousin, le vampire buveur de sang, le vampire psychique est tout aussi dangereux pour l’homme car, lui aussi, peut provoquer la mort de ses victimes. Rosa Campbell Praed nous en fournit un bon exemple avec L’Âme de la Comtesse Adrian, roman publié en 1891, soit six ans avant le Dracula de Bram Stoker. Son héroïne apparaît comme la quintessence de la « Femme fatale ». Belle, intelligente et cultivée, elle séduit sans peine les hommes pour mieux les conduire à leur perte. L’artiste peintre, Bernard Lenson en fera l’amère expérience. Elle a, en outre, l’extraordinaire pouvoir de s’emparer à volonté de l’esprit, ou si l’on préfère, de l’âme de ses victimes. Personnage tragique, à la fois admirée et rejetée par la société, elle est obsédée par l’idée de la mort.
De plus, ce roman offre une vision cruelle et ironique de la bourgeoisie victorienne, à la fois moralisatrice et superficielle, friande de mondanités et de ragots, qui pratique volontiers l’ésotérisme, s’intéresse à la mode, tout en restant très prude et très conservatrice.
Née Rosa Murray Prior le 36 mars 1851 à Bromelton en Australie où elle a passé son enfance, l’auteure de L’Âme de la Comtesse Adrian a épousé en 1872 Arthur Campbell Praed dont elle a eu quatre enfants. Le couple s’est installé en 1876 en Angleterre, que Rosa ne devait plus quitter jusqu’à sa disparition en 1935. Rosa Campbell Praed est l’auteure de trente-huit romans pour la plupart oubliés aujourd’hui, ainsi que de six recueils de nouvelles et d’un de poèmes.